C'est toute une ville, Amiens, toute une région même, la Picardie, qui est mobilisée pour soutenir son usine et ses travailleurs ce matin. Ce 12 février, au siège de Goodyear, des centaines
de salariés sont venus pour protester contre ce projet de fermeture de l'usine d'Amiens nord, rejoints par leurs homologues de PSA, de Mittal, Sanofi.
Cela rappelle aux lorrains l'énergie déployée dans notre secteur pour défendre l'avenir de site Mittal de
Florange.
Rentabilité du site, outil de travail préservé, volonté des ouvriers de s'impliquer dans un projet d'avenir de leur entreprise. Les mêmes leitmotivs guident tous ces salariés inquiets pour
leur emploi, leur avenir, celui de leurs familles.
Ce sont 1200 emplois menacés sur le site de Good Year. Avec les conséquences économiques catastrophiques pour un bassin de vie.
Tous ces travailleurs mobilisés contre les plans sociaux en cascade réclament une loi contre les licenciements boursiers dans les entreprises qui réalisent des bénéfices, une promesse de campagne du président François Hollande.
Une loi sur la reprise des sites rentables va être inscrite dans le calendrier parlementaire,comme François Hollande l'a affirmé hier, lundi 11 février. Si on ne connait pas encore le texte final, on possède tout de même quelques indications sur la base de ce projet, et sur les options possibles.
Le socle est dans l'article 14 du projet de loi sur la sécurisation de l'Emploi. L'idée est d'associer étroitement le comité d'entreprise à la direction dans la recherche d'un repreneur. Mais celle-ci garde toujours le dernier mot. Et L'objectif du gouvernement est donc de muscler ce volet à travers un autre projet de loi qui sera, lui, examiné l'été prochain.
L'enjeu est évidemment le recours à la justice. Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, mais aussi la CFDT qui a écrit son propre projet transmis aux partenaires sociaux, veulent qu'au final, le comité d'entreprise puisse demander à un juge d'intervenir pour empêcher la fermeture du site rentable.
Dans la dernière version du projet Montebourg, un article laisse peut-être une fenêtre d'interprétation assez large : il précise qu'une entreprise peut démontrer à un juge qu'une cession d'un site porterait atteinte à ses intérêts.
En tout état de cause, il est urgent que l'Etat légifère en la matière. En attendant, soutien plein et entier à ces salariés manifestants qui se veulent responsables et déterminés pour défendre le premier des droits fondamentaux, celui de travailler.