La stupéfaction et l’indignation sont de mise après l'agression lâche et violente dont a été victime un jeune militant de gauche à Paris hier soir. Cet ignoble crime de haine, de surcroît à connotation politique, commis selon les premiers éléments de l'enquête par un groupuscule d'extrême-droite, est absolument inacceptable.
La classe politico-médiatique s’est, bien entendu, emparée de cette triste affaire dans un concert de dénonciations à peu près unanime. Certains, plus habiles que d'autres, tentant même une malsaine récuparation politicienne de ce triste fait divers...
C’est toute la République qui est meurtrie lorsqu'un jeune homme est lynché, en pleine rue, par des individus aux méthodes fascisantes.
Bien sûr, ce crime odieux doit rapidement déboucher sur l’arrestation et la sanction la plus sévère qui soit. Bien sûr, nous devons en ces circonstances, souhaiter, exiger la dissolution des groupes d'extrême-droite ultra-violents. Ces mouvements groupusculaires, nationalistes, racistes, souvent anti étrangers, qui partout en Europe, de la Grèce à l’Angleterre, de la France aux pays de l’est sortent de terre dans une Europe en pleine crise d’identité et tendent à grossir dangereusement.
Mais casser le thermomètre en cas de fièvre ne suffit pas toujours à guérir des maux dont on souffre! Les tensions économiques, la contestation de la globalisation, les crises sociétales ne peuvent excuser l’ignoble ! Et surtout la condamnation de ce fait divers si elle est légitimement unanime, ne doit pas faire oublier que cette société dans laquelle nous évoluons, engendre de plus en plus de violence gratuite.
Quelles solutions pour éradiquer ce mal qui gangrène notre jeunesse ? Quelles alternatives à l’oisiveté, face à des cohortes de jeunes qui tombent dans le chômage, la précarité, l’argent facile, les excès en tout genre et la violence comme corolaire ? La violence est taboue dans notre société aujourd’hui ! Nous la rejetons de tous les côtés, nous la mettons sous le boisseau, nous nous renvoyons sans cesse les responsabilités sur ces causes…
Quelles politiques publiques prendront-elles enfin en compte cet aspect de nos vies, en considérant que la violence commence aux bas de nos immeubles, par le non-respect des règles de vie en société, par un bras d’honneur en voiture, par un crachat ou une bouteille vide jetée sur la voie publique, par des tags sur les murs, par des insultes, des regards… Et un jour, la mort au coin d’une rue !